Une nouvelle expérimentation de la sécurité sociale qui pourrait révéler les motifs d’arrêts de travail aux employeurs

Afin de lutter contre les risques professionnels, la sécurité sociale a révélé aux employeurs, lors d’une expérimentation, certains motifs d'arrêts de travail de leurs salariés. Une mesure qui inquiète cependant le corps médical. 

Cette expérimentation réalisée par la sécurité sociale vise à inciter les entreprises à mieux prévenir les risques professionnels, comme les lombalgies, troubles musculo-squelettiques (TMS) ou psychosociaux pour les entreprises enregistrant un fort taux d'absentéisme.

Le but étant de pousser ces dernières à mettre en œuvre des actions de prévention. Mais l’expérimentation est loin d’être unanime et reçoit beaucoup de critiques.

« Cinq entreprises ont été visitées à Amiens, Bourg-en-Bresse, Marseille Grenoble, et une sur la Côte d'Opale, et une quarantaine d’autres visites sont prévues pour cette année. », explique Laurent Bailly, responsable du département des services aux assurés, qui dirige ce programme.

Ce dernier explique que « Ce sont des algorithmes qui font le travail » puisque : « Lorsque l’assuré n’est pas contrôlé, nous reconstituons la cause de ce dernier à partir de ses consultations et de ses remboursements de médicaments. Si le salarié a donc vu un psychiatre et a pris des antidépresseurs, on peut en conclure qu'il a été arrêté pour dépression ».

Cette initiative et cependant loin de faire l’unanimité et les médecins sont les premiers à émettre des critiques, comme notamment le Dr. Goltman, psychiatre, qui a récemment déclaré que cette initiative était :

« Inadmissible et inapplicable. Pensez-vous que les patients acceptent des arrêts de travail si l'employeur est au courant d'un motif psy pour un arrêt ? C'est toujours stigmatisant, nous courons à la catastrophe ».

Laurent Bailly affirme cependant que cette initiative respecte l'anonymat des assurés : « On s'assure qu'il n'est pas possible, même de manière indirecte, de tracer les assurés. De plus, cette initiative ne concerne que les entreprises de plus de 200 salariés et seul le nombre de jours d'arrêts par catégorie est communiqué aux employeurs ».